hommes de peine gens de bien
écartez-vous
de mon chemin
vivre vaurien sans liens
en moins-que-rien
voilà qui est bien
homme de paille - ou de fer
ne me dit rien
rien moins qu’Homme
voilà un titre qui honore
je le veux mien
fretins gredins
ne rien devoir
hautains gratins
ne rien briguer
bride sur les reins
mors au chanfrein
ne me valent rien
libre de liens
vivre de rien
litre de vin mitre de pain
ça suffit bien
un bien m’arrive un pire s’en vient
- manqué d’un rien -
rien ne me mine
un grain arrive - un temps de chien !
et bien je vire et prends des ris
autant qu’il convient
vivre libre sans frein
- toute emprise s’enfreint
libre et bien rire
la chienlit empire
eh de loin mire
et tourne migre aux lointains
rien ne me bile
même le pire me mène à rire
rien n’a de prise
au moins du rire
un bien meilleur en vient
un bien vaut mieux que deux pires
c’est mon Épitre et je m’y tiens
un pitre un baladin
sur le chemin
je lui file le train
libre de tout ivre d’un rien
- mais rien de moins -
un rien m’inspire
une rime me vient
- des bribes un refrain -
sur ces fils d’acarien
j’erre aérien
l’indicible est mien
les béotiens et leur antienne
de trop m’aliènent
livres de rires
livres de rimes
j’en fais plein
mine de rien rire d’un rien
rimer du pire ne rime à rien
d’un rien par contre on fait un livre
à vraiment vivre vraiment bien
c’est à ta main
un oeil qui cille ce n’est pas rien
et je me livre
éperdu corps et biens
un corps chavire
et un coeur vibre
mais c’est les miens !
CARMIQUEL