vents brises
vaporisent
au ras de l’horizon
la mer
dans des volutes d’écume
d’embruns
des voltiges de brumes
grains trombes
mettent sous grille
tous ces lointains déteints
les pluies
infirment l’infini
dans les airs délétères
d’éthers incertains
les embruns oblitèrent
l’espoir de toute terre
…
horizons
profils furtifs
visions fugitives
? terres votives…
y a-t-il âme qui vive ?
? humain qui navigue ?
natif qui s’active ?
l’iode est narcotique
rien ne navre
voguer est viatique
la fatigue fantasme
un havre
voire même un éden
des Atlantides…
bienheureuses de la désolation
béguines à l’oraison
et l’occasion de l’ostension
? lesquelles
de ces archipels…
îles étales
une terre-mère, ses filiales
ce sont elles !
ce sont-celles
que des cartes relèvent
que l’éclaircie révèle
enclumes
aciers du ciel
trempés dans l’écume
terres éphémères
caressées des marées
razziées des alizés
noyées des ras-de-marée
explosées des séismes
et du volcanisme
îles successives
que les lames lancinent
les mers les débitent
les vents en inséminent
l’océan
la mer s’y déride
le flot s’y dévide
les ciels s’y élident
à l’horizon vermeil
le soleil s’y éveille
c’est leur jour c’est leur tour
Caïmans Adélaîde
Cocos Grenadines
Marquises Bougainville
Zélande Hébrides
Kouriles Manille
flottilles d’antilles
à même la mer
plausibles florides
la Terre n’a pas d’âge
la Mer afferme l’éternel
CARMIQUEL, Basses Terres de haute-mer
(La Paye des Mots)