Il pleut des cordes fracas monocorde comme tout s’accorde
la brique et le broc le coeur le corps au fond tout concorde
le chantier la route ce n’est pas un tracas avec tout ce fracas
on n’attend plus personne le jour marque le pas °°° tout ce qu’on fera pas°°°
ça sonne ça résonne on est là pour personne
on est fait de bien peu la peau les os le sac la corde
qu’est-ce qu’il tombe des tonnes des trombes une hécatombe
un long décompte de gouttes d’eau j'en demande encore
on est comme il pleut indifférent dolent pas mécontent vraiment
agacé apaisé parallèlement S’il faut un lieu
c’est le pas de la porte l’avancée la varangue l’avant- toit de la véranda
tous à la même enseigne faute de mieux quel rideau tombe !
il pleut rigide clôture palis : la pluie en face c’est un autre rive
c’est de la pluie pas plus y a pire c’est un bien pour un mieux
la pluie puis la pluie continûment durablement
le ciel existe la preuve il est à verser tout ce qu’il peut
ça dégouline la mandoline n'est pas plus cristalline que les chenaux
Il pleut il mouille et les têtes de gargouilles ont le nez qui coule
il y a comme une patience dans la touffeur comme une indulgence dans la tiédeur
il pleut comme ça veut rien plus mais toute la pluie tient toute là
pour ailleurs on doute on voit pas le bout de la route
il pleut à verse jusqu’à tant qu’il en reste le ciel se déleste
on peut bien peu contre les eaux tout s’éboule sans le vouloir
ça tombe comme les cailloux de la fronde ça s’effondre ça dévale
c’est déglingue bruits de zinc de tringles des bâches claquent
la débâcle manquerait plus qu’on débloque et la vue flotte
comme sont élastiques les branches d’arbres l’herbe des prés
toute surface lustrée comme de plastic un parquet astiqué
il pleut en règle tout le ciel tient tout dans cette pluie là
le temps n’y fait rien l’eau entend ne pas en rester là
ça tombe bien on doutait de rien ce vent loufoque cette flotte
on s’en toque il est temps que l’on défroque ce temps me botte au fond
la vie décroche l’éclair provoque aucun sursaut le coeur reste au repos
le vent s’assagit il pleut des brins des bribes la pluie tombe pile
on reste là à l’abri chaque chose sous les gouttes a son bruit
c’est suffisant on attend à chaque pluie sa manière de pleuvoir
CARMIQUEL Ondée