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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 19:02
De-Pont-Sambre-a-Dunkerque.jpg
Près Maubeuge, en bas à droite Pont-sur-Sambre est pointé par la lettre A.
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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 18:01

 

Étant toujours à sa disposition le G al ne veut encore pas.

 

/ les combats sur l'Escaut /

 

  -  Dimanche 19

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Le PM 7/4 doit être dans les environs de Valenciennes.

Les PM 8/4 et 9/4 égarés.

Les motos de liaison également

Seuls restent à la Cie auprès du G al: le capitaine

le secrétaire

le chauffeur

Le g al charge le capitaine de règlementer la circulation.

La bataille de la DIF repliée continue, la 3e Cie de GRM venue pour le service d’ordre à été lancée dans la bataille avant d’avoir pu la regrouper ? ? ?

Vers 16 heures  le combat engagé par la DIF ne pouvant plus être continué, et sur le point d’être encercle le général Bejard (?) donne ordre à l’E(tat) M(ajor) de rejoindre immédiatement Valenciennes et il reste seul le dernier. Le cdt de la 3e Cie et son EM dans la voiture de liaison suivent l’EM de la DIF. Arrivé à Valenciennes le cdt de la 3e Cie retrouve le PM 7/4 et cantonne avec celui-ci.

 

Lundi 20

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Le Chef de la DIF libère le CDt de la 3e Cie de GRM afin qu’il puisse reprendre son peloton et se mettre à la disposition du Général cdt la DIF de l’Escaut.

Vers 9h le capitaine cdt de la 3e Cie se présente au général cdt de la DIF de l’Escaut et lui expose sa situation. Un groupement de GRM restant à Valenciennes sous les ordres du capitaine Feld (?). Le capitaine Tournemire et le PM 7/4 sont en attendant affectés à ce groupement.

 

Du 17 au 20 Mai, le Capitaine TOURNEMIRE, son chauffeur (Garde LAMBERT) et son secrétaire (Garde MOURIGE) n’ayant pu retrouver les pelotons restent auprès du Général BÉJARD, Commandant le Secteur fortifié de Maubeuge. Il est chargé de plusieurs missions de police avec un peloton de G.R.M détaché auprès du Général Béjard depuis le début des hostilités. Le Capitaine TOURNEMIRE assiste au repli de l’État-Major du Secteur fortifié de Maubeuge jusqu’à Saint-Amand (Nord).

 

 

Mardi 21

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Vers 8H le capitaine se rend à l’EM de la DIF de l’escault pour essayer de regrouper les PM de la 3e Cie du Mans. Là le G al Hanault en raison des circonstances donne le cdt de 2 PM à pied  ( PM 3/1, Lt Pasty et PM 4/4  Adj(udant) Venier) au Cpt cdt la 3e Cie du Mans, qui désormais n’a plus sa cie, pour mettre ce nouveau groupement à la disposition du colonnel Cdt de la 110 e RI en ligne sur les bords de l’Escault. Ce groupement prend place dans le dispositif de Trieux de Fresnes.

Toute le journée tirs d’artillerie et d’infant-ie ennemie. L’adversaire n’a pu franchir la rivière. 10 gardes du PM 3/1 abandonnent leur poste.

 

Le 21 Mai 1941, l’État-Major du Secteur fortifié de Maubeuge est auprès de l’Etat-Major du secteur fortifié de l’Escault à St Amand (Nord) - À 8 heures, le Capitaine TOURNEMIRE reçoit Ordre du Général HAINAULT, Commandant le  Secteur fortifié de l’Escault de se rendre avec deux Pelotons Mobiles à pied, détachés à St Amand, (P.M. 3/1 Lieutenant PASTY - P.M. 4/4 Adjudant Verrier) auprès du Colonel DERACHE Commandant le 110é R.I. dans la forêt de Raisme (Nord) - Les P.M. aussitôt leur arrivée sont placés sur la ligne de résistance au Trieux de Fresnes.

 

 

 

Mercredi 22

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Anniversaire du Capitaine - Même dispositif. Bombardements de + en + fréquents. Une contre-attaque faite par uneCie du 110 a eu lieu vers 10h pour prendre l’ouvrage du Truvez. La contre-attaque, appuyée par le PM 3/1 (Lt Pasty) a réussi. 20 gardes et quelques soldats occupent la casemate. Ils ne peuvent la tenir car le bloc de XXXX en face détruit en partie la casemate. 19 gardes sont obligés de se replier, ils prennent poste en arrière. 1 garde et 8 soldats restent dans la casemate pendant 9 heures ne pouvant sortir. Ils s’éclipsent à la faveur de la nuit.

 

 

Le 22 Mai les positions du 110é R.I. sont violemment bombardées. La Compagnie HOUZET est chargée de contre attaquer et de reprendre les ouvrages abandonnés de la Fosse de TRUVEZ (deux casemates). Je recois Ordre d’appuyer cette action. Pendant cette opération, le Lieutenant PASTY fait preuve de courage et de mépris du danger malgré son âge (57 ans) et trois de ses fils au combat.

Les ouvrages sont repris. La Compagnie HOUZET est assez éprouvée, il lui faut du renfort. Vingt Gardes sont désignés. Sous le feu violent, fantassins et gardes sont obligés de se replier. Seul un garde et neuf soldats ne peuvent s’échapper des casemates et ne rejoignent leur position de résistance qu’à la nuit. Dans cette action, divers gardes se sont particulièrement signalés. Un d’entre eux est contusionné par éclats d’obus dans le dos, (il sera tué le lendemain dans une autre action), un deuxième est blessé par balle au pied, un troisième a son casque enfoncé et est contusionné.

 

Jeudi 23

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Une reconnaissance a lieu vers 18h pour dégager le bloc Valère et  la casemate de Trouvèze. Un GM du PM 3/1 doit les appuyer. Il se porte aux lisières de xxx Roujette. 1 garde (du PM 3/1 est tué), un autre qui a été blessé au cours de la matinée (index sectionné - évacué).

L’après-midi même dispositif, mêmes bombardements;

Relève des PM vers 22h. Ils vont occuper la lisière du bois de Traisne pour défense rapprochée du PC duCdt le 2e Bt du 1e RI qui a relevé en même temps le 110e RI.

 

Le 23 Mai, une patrouille de reconnaissance du 110° R.I. doit se porter en direction de Vieux Condé. La G.R.M a pour mission d’appuyer la patrouille. Un groupe de mitrailleuses commandé par le M.D.L. Chef DELACROIX et un groupe F.M.  sous les ordres du M.d.l. Chef LOUVET sont déplacés plus en avant.

La reconnaissance terminée, les groupes reprennent leur place. Le Garde FAUCONNIER DU P.M.3/1 est tué.  

 

 

Vendredi 24 

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Les PM occupent la lisière. Bombardement vers 13h30. Relevé des PM pour être remis à la disposition du G al cdt le secteur de l’Escault. Les PM arrivent à Saint-Amand vers 16 h. Repas. Repos. Travaux de propreté.

 

Le 24 mai, le 110è R.I. est relevé par un bataillon du 1er R.I. sous les ordres du commandant BLANCHET . La G.R.M reste à sa disposition  mais est reportée en arrière en lisière de la Forêt de Raisme. (Une attestation écrite est donnée au Capitaine TOURNEMIRE par le Commandant BLANCHET - Cette attestation étant en zone libre ne peut être fournie pour l’instant.

 

Samedi 25 mai

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Le cdt de Cie a quitté les pm 3/1 et 4/4, il retrouve le PM 7/4 et est chargé de la défense du QG du g al Bejard revenu de la Longueville trois jours à St Amand.

 

 

Le 25 Mai à 12 heures, les P.M. rejoignent le P.C. du secteur fortifié de l’Escault à St Amand (Nord).

 

Pendant toutes ces opérations, la G.R.M. ayant eu une belle conduite, le Colonel DERACHE, Commandant la 110è R.I. demande au Capitaine TOURNEMIRE de lui faire des propositions pour citations.

UNe liste est fournie, mais en raison des événements, je ne sais ce qu’elle est devenue. Il m’est également impossible de donner les noms des Gardes proposés, ceux-ci ayant été mis à ma disposition pendant quelques jours seulement.

 

Le 25 Mai, le Capitaine TOURNEMIRE, avec son chauffeur et son secrétaire rejoignent St Amand où ils retrouvent le P.M. motorisé 7/4 de sa Compagnie;

 

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 11:29

Le 16 Mai, violent bombardement de la Caserne Joyeuse, 5 morts, une dizaine de blessés.

 

/la défense sur la Sambre/


Vendredi 17 Mai -

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Vers 7h30 l’un des trois agents de liaison en solo auprès du Capitaine est envoyé au PC du Gal (Général) commandant du secteur mais n’en revient pas. Le Cdt de Cie est informé que le garde Txxx a été accidenté assez grièvement blessé à la main et qu’il a été dirigé sur l’hôpital de Haumont et ensuite sur Valenciennes.

La moto ne peut être enlevée.

Étant venu pour l’évacuation des réfugiés Belges, celle-ci étant brusquement terminée, le Cdt de la 3° Cie se rend vers 12 heures auprès du général cdt la DIF (?) à la disposition de qui il a été mis (note secrète n° °     ).

À son arrivée le capitaine reçoit plusieurs ordres contraires

1°) laisser le peloton à la disposition du Cdt d’armes de Maubeuge. Le 3é PM à la disposition du Gal pour le service d’ordre au QG pour renforcer le PM  avant guerre en garnison à Sarreguemines . ordre aussitôt transmis par le garde Vallés du PM  9/4 

2°) porter la Cie à Pont-sur-Sambre  pour  interdire les ponts en raison de l’avance d’éléments blindés ennemis.

Étant venus en Mo les PM n’ont pas de munitions, on leur en donnera, dit-on sur place par le Lt Champlon de l’E(tat) M(ajor). Il n’existe pas de XXX . En outre 600 permissionnaires doivent venir armés du fusil à Pont-sur-Sambre et la 3é Cie les encadrer et barrer la route aux engins blindés avec 2 FM par PM, lors des  et  les   que l’on doit effectuer à Pont sur Sambre où le Cdt de la 3e Cie se rend immédiatement.

En arrivant à Pont sur Sambre vers 13 h le capitaine fait appeler le Maire pour obtenir l’aide nécessaire au transport des matériaux pour barrer les ponts;

Le Maire fait savoir que presque tous les habitants sont partis et qu’il n ‘y a personne. Le capitaine décide donc d’attendre l’arrivée des 3 pelotons et des 600 permissionnaires.

Vers 14 le garde Lecour vient prévenir  que le PM 7/4 était parti à Valenciennes sur ordre d’on ne sait qui pour l’instant.

Vers 20h personne n’étant encore arrivé à Pont-sur-Sambre, le capitaine ne pouvant défendre 3 ponts avec son chauffeur et secrétaire se rend à une casemate en arrière pour essayer de téléphoner au Gal. Le téléphone n’existant pas à cet endroit le sergent-chef cdt la casemate indique le PC de son capitaine à l’ouvrage d’Heurtelage (?).

Accompagné d’un soldat mis à sa disposition pour le guider, le capitaine cdt la 3è Cie de GRM se rend auprès de son camarade mais il ne peut y arriver, des feux de mitraillette ennemie provenant de Berlaimont l’en empêche.

( tir des parachutistes aidés par des éléments d’une colonne motorisée qui a du s’infiltrer par A   et semble se diriger sur L pour semer la panique aidés également par l’aviation qui produit un effet moral considérable et a un gros effet destructeur.

Le Cdt de la 3e Cie revient vers la 1er casemate et aussitôt plusieurs escadrilles de bombardement viennent lacher leur bombes sur la forêt de Mormal où le Cdt de la 3e et sa liaison croyaient pouvoir s’abriter.

Pour éviter tout danger le cdt de la 3e Cie après avoir rencontré quelques soldats égarés réussit à s’abriter dans une casemate du Lt Gerbau (?) où ils peuvent se restaurer grace à l’accueil de cet officier.

 

Samedi 19 (sic)

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Personne n’est encore arrivé des permissionnaires ou des gardes à Pont sur Sambre. Seul un peloton d’AM   xxx sur ordre tient les ponts et a même détruit un engin ennemi.

Le capitaine cdt la 3e Cie n’ayant aucun moyen décide de rejoindre le Général à son PC à Haumont. La route étant barrée, le cdt de la 3e Cie se rend au Quesnoy pour savoir si le Pc cdt la DIF est toujours au même endroit. Là le Lt Ponchet du bureau de la place apprend que le PC est reparti à La longueville.

personne n’étant venu à Pont sur sambre porter les munitions (Lt Champebois) le cdt de la 3e Cie de GRM ignore tout.

Quittant le Quesnoy vers 14 le cdt  de la 3e Cie de GRM arrive au nouveau PC vers 15 après de grosses difficultés pour passer les colonnes.

Il est accueilli par le chef SEM qui après l’avoir reçu sèchement lui demande de retrouver ses pelotons.

Après avoir retrouve le PM 7/4 dans les environs de Valenciennes, le cdt de la 3e Cie demande au g al de rejoindre ce peloton.

Étant toujours à sa disposition le G al ne veut encore pas.

 

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 17:27

 

Dans les papiers que mon Père avaient gardés jusqu’à sa mort (1961) et que ma mère avait conservés, j’ai retrouvé après sa mort (2004) un petit carnet dont j’ignorais l’existence et qui évoquait un peu de cette guerre dont il ne me parla qu’ à l’occasion de deux de mes anniversaire (en mai).

 C’est un petit carnet noir, à la couverture usée et bombée d’avoir passé plusieurs jours dans un poche révolver, écrit au crayon.Il évoquait les jours entre le 10 mai 1940 et le 26 juin. Mon père y fait allusion dans un des deux rapports que l’Armée lui demanda en 1941 et 1942 sur sa campagne et celle de sa Compagnie. Il déclare l’avoir perdu lors du repli sur Dunkerque…

 

La tenue d’un tel carnet semble avoir été obligatoire pour les officiers de commandement. De caractère très confidentiel, c’est pourquoi un bon nombre de noms de lieux ou de personnes n’y sont pas écrits en entier. et il était impératif qu’il ne tombe pas dans les mains de l’ennemi.

Dans ce « journal » mon père se nomme: « le Capitaine commandant la 3ème Compagnie » ou bien le « Capitaine TOURNEMIRE ». 

 

J’ai recopié ce texte avec le souci de la plus grande proximité avec  l’état du texte original: l’absence de ponctuation, les fautes d’orthographes, les abréviations  (parfois renseignées par moi entre parenthèse). 

Les points d’interrogation sont de moi: ils traduisent des mots que je ne suis pas capable de lire…

J’ai entrecoupé le texte du «  Petit Carnet noir » de passages d’une de ces lettres/rapport évoquées plus haut.Ils apparaissent en italiques.

Ils résument et précisent « à tête reposée » le récit écrit sous le feu des combats.

 

Pour la parution dans ce blog j’ai opéré un découpage en 4 parties:

- la montée au Front

- la défense de la Sambre

- les combats sur l’Escaut

- Dunkerque et l’Angleterre

- la retraite jusqu’à la Loire.

 

LE PETIT CARNET NOIR

 

/ la montée au Front/

 

 

10 Mai 1940

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à 12 h 15 le capitaine commandant la 3è compagnie de la R(égion) Militaire du Mans reçoit de la 4è Légion communication d'un message téléphonique ainsi conçu:

la C(ompagnie,) a l'effectif de 3 off(iciers)

          3 adjt (adjudants)

  4 chefs

          61 gardes

quitte le Mans le 11 mai à 6H30 pour se rendre à Cambrai en deux étapes

1°) le Mans - Beauvais

2°) Beauvais - Cambrai

 

le n° du convoi est 0483075

 

- 11 Mai-

 

Un détachement précurseur quitte la casern C..... à 3h30, 1 chef, 3 gardes, 2 équipages) pour préparer le cantonnement à Beauvais.

à 6h30 la C(ompagnie) quitte. À X (15) km du Mans au lieu dit ... , le garde Mauler du PM 5/4 est victime d'un accident (rapport du Ct  du DM 8/11). Sérieusement blessé, il est transporté à l'hôpital de Nogent -le-Rotrou par un automobiliste bénévole à 12h la Cie fait la grand Halte à l'entrée de Dreux et prend un repas froid. Départ à 14 h , arrivée à Beauvais à 18h15. Le personnel est logé à la Caserne Wat... et prend le repos du soir au mess ses S(ous)/Officiers). Les ordres pour la 2è étape sont donnés.

 

Le 11 Mai 1941 la 3e Compagnie quitte Le Mans pour se rendre à Maubeuge à la disposition du Général Commandant le Secteur fortifié  pour l’évacuation des populations Belges.

 

 

12 mai 1940

 

Réveil 5h30. Départ 6h30 . 7h50 halte casse-croute à l'entrée de Breteuil. Départ de Breteuil 8h30

à 9h25 en passant à Montdidier une alerte est donnée, les véhicules sont aussitôt rangés sous les arbres;

à 9h35 départ.

à 11h nouvelle alerte à Peronne. Départ à 11H10. Arrivée à Cambrai à 12h40. La Cie prend ses repas au Mess des s/off de la caserne Mortier.

Le ct de Cie reçoit un pli secret l'invitant à rejoindre Maubeuge à la disposition du Cdt du secteur fortifié (DC Hammont). Après le repas p... de 2000 litres d'essence. Départ de Cambrai à 17h, arrivée à Maubeuge à 19h 30.

à 10h le Cdt de Cie se rend auprès du Lieutenant commandant le secteur qui le met à la disposition du colonnel commandant ...  pour assurer l'évacuation des réfugiés belges. à 22h30 les ordres sont donnés au C(ommandant) de la Compagnie). (voir cahier d'ordre).

 

 

- 13 Mai 1940 -

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à 4h45 départ des Pm pour être à 6h aux emplacements de service. Le restant du personnel nettoyage du casernement à la caserne Joyeuse où les Pm ont passé la nuit;

à 9h20 le capitaine part en reconnaissance et après entente avec la colonel Wells répartit les PM chacun selon leur territoire  à surveiller

PM 7/4 Vieux Mesnil

8/4 ?

9/4 ?

Les PM logent chez l’habitant et font popote.

Seuls les secrétaires et le conducteur restent au PC du capitaine (caserne xxx Maubeuge)

Un service de liaison est assuré (voir cahier d’ordres)

 

Les 11,12,13 Mai 1941 sur la route Le Mans - Cambrai - Maubeuge (plusieurs alertes).

 

-  14 Mai 1940 -

-------

Les PM assurent l’évacuaton de la population Belge avec les régiments  de travailleurs.

 

Le 14 Mai, les pelotons de la Compagnie sont répartis sur 20 kilomètres de front environ pour assurer le repliement de la population Belge - PC du Capitaine à Maubeuge  Caserne Joyeuse auprès du Colonel WELHS.

 

 

 

 

- 15 Mai  -

Les événements semblent se précipiter, les populations passent la frontière sans formalités à l’entée mais au centre d’accueil, les PM assurent le même service.

 

- Jeudi 16 Mai -

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Les Cdt de PM convoqués la veille arrivent pour dix heures au PC du Capitaine. Un premier bombardement aérien avait déjà eu lieu à 9h (5 morts, une dizaine de blessés). L’Allemagne semble avoir remplacé son artillerie (trop coûteuse) pour l’aviation qui porte en lieu éloigné les bombes et produisent un gros effet moral. Depuis deux jours les effets de nombreux officiers et soldats ont été dispersés. Ils passent la frontière en même temps que les réfugiés démoralisés par les effets des bombardements et l’absence d ‘avions de chasse alliés.

Les liaisons téléphoniques étant interrompues 1 moto solo de liaison reste auprès du capitaine.

Un deuxième bombardement a lieu l’après-midi sur la ville. Maubeuge est incendiée. Les Allemands ne cessent de venir jeter des bombes.

Tout le personnel logeant à la caserne couche obligatoirement dans les casemates du fort.

 

Le 16 Mai, violent bombardement de la Caserne Joyeuse, 5 morts, une dizaine de blessés.

 

 

 

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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 16:09

 

Si seulement on pouvait se compter 

  savoir 

  savoir qu’il y a en d’autres

 

Si seulement on pouvait se voir dans l’ombre 

savoir si l’on fait nombre 

savoir combien nous sommes

si nous formons un petit  nombre

un cohorte une horde... 

  pas tant que ça?

à peine deux ou trois?

  plus qu’on ne veut le croire?..

 

Seulement pouvoir

tousser dans le noir pour voir

agiter les doigts  une main   et voir! 

un des nôtres

un d’entre nous

un de nous

 

Se voir!

Seulement connaître le lieu 

  où s’échangent les sceaux  les timbres

savoir l’endroit

 où passent les consignes les signes

  dans l’ombre et sans encombre

 

Seulement avoir!

le chiffre de notre nombre

au moins pouvoir se dénombrer 

savoir au moins pouvoir compter 

compter sur nos membres

s’appuyer l’un sur l’autre

 

Au moins avoir!

non pas nos noms 

ni la raison de nos faux-noms

mais nos pseudos

une clé  un code

un numéro

 

Savent-ils seulement notre nombre?

Ils n’en croiraient pas la nouvelle

leur gorges chaudes s’étrangleraient

Nous qui ne savons  ni qui  ni combien 

mais que nous sommes

et que nous faisons un!

 

Si seulement… 

… le temps de prononcer les noms

des livres que nous conservons

leur souvenir  leur renom

et leur promesse qui nous tient 

comme un serment. 

 

            CARMIQUEL  Si seul(s)   

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 08:35

 

Entre les pages du cahier de poésies de ma Mère, il y a une feuille volante de papier machine dactylographiée dont je donne la teneur intégrale ci-après.

On peut penser (et on le soutient auprès de moi) que ce texte est de ma mère. D’une époque sans doute postérieure  au Collège. Lorsque rentrée au secrétariat du Commerce de Vin (et engrais…) de son père, elle disposa d’un machine à écrire et de suffisamment de pratique pour s’en servir. 

 J’accepte cette idée d’autant plus que moi aussi, enfant , vingt ans plus tard, j’ai hanté ce Bureau qui était au domicile même et sur les tables duquel j’ai fait mes premières lignes d’écolier.

 

Ma Mère aurait, aujourd’hui 28 février 2012, quatre-vingt dix huit ans. C’est une étrange émotion que de penser que sur Internet ses sentiments vont reprendre vie un bref instant.

 

«On ne vit bien et longtemps que lorsque l’on apprécie,  lorsque l’on sait les garanties qu’offre l’être aimé, lorsque l’on sent que l’on peut en sécurité s’appuyer sur lui dans les joies et les traverses. Lorsque que cette estime est sans brèche et la confiance totale, l’amour existe car savoir pourquoi c’est aimer. Alors plus on s’avance à deux, plus réciproquement on s’estime et on s’aime, un sentiment renforçant l’autre. Et on s’estime au fur et à mesure que dans l’amour chacun poursuit son devoir; C’est la trilogie dont on ne saurait s’évader si l’on veut être heureux: amour, estime, devoir. Et c’est aussi parce que notre époque méconnait le devoir familial que tant de jeunes gens se marient sans chercher s’ils estiment et que tôt leur amour s’en va. Ils ont fait fi de l’ordre qui garantit le bonheur.

On ne saurait estimer un mari en soi inférieur par trois manières: l’éducation, la volonté, l’intelligence.

Si c’est elle l’inférieure, elle peut cruellement en pâtir.

Les meilleurs mariages sont ceux où l’on va d’un pas égal. Les qualités et les aptitudes de l’un s’ajoutent à l’autre sans qu’il existe de cruels contrastes. Il faut réfléchir avec son coeur et sa raison. S’aimer et s’estimer n’est pas tout, il faut s’entendre sur les croyances, sur les enfants à éduquer. »

 

 Si mon Père quelques années plus tard a pu répondre à ces voeux, alors tout est bien.

 

 

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 09:19

Dans les affaires laissées par ma mère, j’ai mis au jour un cahier et un carnet.

Le premier porte, en page de garde: « Histoire Littéraire ». Six pages ont été utilisées pour des exercices scolaires d’explication de textes. Le cahier, vite arrêté, n’a pas été abandonné: ma mère y à recopié sur 26 pages des poésies aimées. On y trouve Musset, Hugo,   Rosemonde Rostand

Beaucoup ne mentionnent pas l’auteur mais les titres parlent d’eux-mêmes: Mon Secret, Prise de voile, La Plainte…Et, le dernier, le Sonnet d’Arvers

 

Le carnet intitulé, sur la couverture, « Pensées » s’ouvre avec cette entête « Collège - Année 1930-31 et cette citation:

-De quelle pauvre et chimérique étoffe est faîte la vie: le passé n’est qu’un spectre impalpable, le présent nous coule dans les mains comme de l’eau, l’avenir n’est qu’incertitude…

Nous n’avons qu’à nous que le souvenir et le rêve.

Ma mère avait 16 ans; cette première pensée est de A. Theuriet.

Suivent Musset (souvent), Vigny, Hugo, Lacordaire, Voltaire, La Rochefoucaud, Henri Bordeaux... …

 

Doutez si vous voulez, de l’être qui vous aime,

D’une femme, d’un chien mais non de l’amour même.

Musset

 

La pensée est un vin dont les rêveurs sont ivres  

Hugo

 

Il y a aussi quelques poésies, signées des mêmes mais aussi de Sully-Prudhomme, Rostand, Comtesse de Noailles ou anonymes (Abandon, Les Deux Ivresses,  Cendre d’Amour). Des strophes seulement, des paroles de chansons peut-être...

 

Le livre de la vie est un livre suprême

Qu’on ne peut ni ouvrir ni fermer à son aise

Le passage attachant ne s’y lit pas deux fois

Mais le feuillet fatal se trouve de lui-même

On voudrait revenir à la page où l’on aime

Et la page où l’on meurt est déjà sous mes doigts.

Lamartine 

 

Dans ce bouquet tremblant cueilli pour votre fête

Si vous voyez ce soir une rose défaite

Qui s’effeuille en brûlant vos doigts comme une flamme

Respirez-la longtemps car ce sera mon âme.

 

Les premières pages (le total est de 70 ) sont consacrées à l’amour et à l’amitié.

Beaucoup de citations ne sont pas signées. Auteurs trop évidents, ou trop anonymes. On ne sait de quels ouvrages, trouvés où?

 

Le premier amour est peut-être le plus ardent mais le plus grand est sûrement le dernier.

 

Le plaisir peut s’appuyer sur l’illusion mais le bonheur repose sur l’illusion.

 

Pour se plaire, il faut se ressembler beaucoup afin de s’entendre et différer un peu afin d’avoir à se comprendre.

 

Les coeurs sont les jouets de ceux qui n’en ont pas.

 

On ne pardonne jamais assez mais on oublie toujours trop.

 

 

On est pris par l’idée que certaines sont de sa propre inspiration… Celle-ci peut-être (ce sont les seuls passages datés).:

« L’amour n’est jamais aussi durable que s’il a commencé par l’amitié. 20/6/31 ».

Celle-ci sûrement:          « Ce dimanche 12 janvier 1930

La vie en pension

est une vie sans rêve

Un printemps sans soleil

Un mois de mois de Mai

Sans fleur

Un éternel hiver qui jamais ne s’achève

La vie à la pension

c’est la vie sans bonheur.»

 

On lit davantage un peu de son Journal dans: « L’amour vrai est le fruit de la vie. À 17 ans on ne le connait pas, on l’imagine. »

« L’âme qui aime comprend l’âme qui souffre. »

 

Quelques autres, qu’elle aima:

 

Avec des yeux bavards, parfois j’aime jaser

Mais le seul vrai langage au monde

C’est un baiser.

 

Le ciel est une immense, une superbe fête

Sous ce choc lumineux, je renverse la tête

Et je suis dans l’azur un haletant baiser

Et j’attire et je bois et j’ai peur d’épuiser

Tout ce vibrant éther qui sur mon coeur se pose.

             Comtesse de Noailles

 

Le baiser est une brûlure 

Dont se marquent les amoureux

Épargne moi sa meurtrissure

N’en donne jamais… si tu peux

Le plus jeune et le plus joli

Te trompera toujours le mieux

Il te dira: « J’aime… ». Folie!

Ne l’écoute pas… si tu peux.

 

 

Ce soir j’ai déchiré la dernière missive

De toi rien ne me reste et mon coeur étonné

Reste calme et serein et plus rien ne ravive

Le mal que tu m’as fait et que j’ai pardonné.

                             E.Rostand

 

Le souvenir est un parfum subtil

Dans un vase brisé.

 

 

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 13:38

 

Quelques pensées pour la route:

 

Carnaval avec sa femme

Pâques avec son curé 

Noël avec son ami(e).                -Proverbe français

 

Mains blanches aiment le travail d’autrui.       -Proverbe russe

 

La main qui donne est au dessus de celle qui reçoit.    -italien

 

Le zèle a tué plus d’homme que la paresse        -corse

 

Celui que le serpent a piqué prend peur d’une simple corde      -berbère

 

Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi  -arabe

 

Tu peux changer de ville mais pas de puits           -chinois

 

Le front est sans cheveux pour lui permettre de rougir          -malgache

 

Pleurs de femme et pluie d’été

Gros ruisseaux n’ont jamais fait          -français

 

Tu ne pleures pas de l’huile? Alors tu peux continuer à pleurer       -maghrebin

 

Lorsque le pauvre mange du poulet, c’est que l’un des deux est malade.    -juif

 

Un bon médecin est celui qui guérit huit malades sur dix, car sept guérissent spontanèment.    Axiome chinois

 

Si votre heure n’est pas venue, même un médecin ne peut pas vous tuer.

-arabe

 

Le plus beau lendemain ne vous rend pas la veille

 

Le boeuf est lent mais la terre est patiente.         -chinois

 

Les lits sont l’opéra des pauvres.       -italien

 

La lune bouge doucement mais elle traverse la ville.       -ashanti

 

Votre maison est  l’endroit où vous pouvez vous gratter, quelque soit l’endroit qui vous démange.

 

Ne vous mariez pas pour de l’argent, vous pouvez emprunter à meilleur marché.

 

Un tronc qui reste dix ans dans le feuve ne devient jamais un caîman.   sénégalais

Le sage ne dit pas ce qu’il sait, le sot ne dit pas ce qu’il sait.         -turc

 

À cause de la rose, l’épine aussi est arrosée.        -arabe

 

Ne jouez jamais à saute-mouton avec une licorne.  X

 

Secret de deux, secret de Dieu. Secret de trois, secret de tous.   -français

 

Si les Princes savaient parler et les femmes se taire

Les courtisans dire ce qu’ils pensent

ET les domestiques le cacher,

Tout l’Univers serait en paix.  chinois

 

Led paysan et le Pape en savent plus à tous les deux que le Pape seul.    italien

 

Celui qui parle sème, celui qui écoute récolte.            -persan

 

Les vieux péchés ont de longues ombres             -chinois

 

La peur de tomber, voilà ce qui fait grimacer le pendu.    X

 

Ce ne sont pas les perles qui fait le collier, c’est le fil.      -haïtien.

 

Si j’avais mille âmes, je te les donnerais;je n’en ai qu’une, prends-la

mille fois.     -espagnol

 

Mieux vaut être couard une minute que mort tout le reste de sa vie      -gaélique 

 

Remonter le courant, c’est être la proie du caïman; le redescendre, c’est être la proie du crocodile            -malgache

 

Destin: va où tu veux, meurs où tu dois      -X

 

Après avoir appris à voler, il te faut apprendre à être pendu.    -indien

 

Qui a tué ivre sera pendu sobre.          -indien

 

 

 

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 17:49

 

LA PIERRE ET LE CISEAU

 

 

Un fracas d’ailes affolées... Michelangelo tourna la tête vers la fenêtre: un tout jeune garçon, s’était juché sur le rebord à la place des pigeons envolés, et plissait ses paupières pour habituer ses yeux à l’obscurité de l’atelier.

 

Au début l’enfant gardait ses jambes pendues au-dehors. Le sculpteur arrêtait son geste un instant et tournait la tête vers le garçon et lui souriait.

Alors un matin il s’assit franchement, tourné vers l’intérieur. 

Peu après il sauta dans la pièce et s’approcha du Maître.

Il lui dit:

- Comment savais-tu qu’il y avait un cheval à l’intérieur de ce gros morceau de pierre?

Michelangelo resta sans voix, et le garçon préféra en rester là. Il alla gambader parmi les embarras de la pièce. De temps en temps pourtant, il jetait un oeil vers le sculpteur. Il le vit sourire et l’entendit dire:  « Un tel bloc de marbre, si dressé… si farouche…

« Sonore comme un muscle… » Il claquait la pierre de coups de paume. 

« Approche, vois comme il luit comme d’un suint glacé… J’ai compris simplement les désirs du marbre et je les ai accomplis. »

 

Michelangelo avant de porter le coup qui ferait jaillir l’éclat du matériau frappait plusieurs fois de son maillet le ciseau dont il faisait varier l’angle d’attaque.

L’enfant, un matin, lui posa cette question:

-  Pourquoi tu frappes plusieurs fois ton outil sur le marbre?

- Je les fais sonner ensemble, j’attends le son juste; c’est alors qu’il faut frapper.

Peu après Michel-Ange s’aperçut que, les paupières fermées, crispées, le garçon battait d’un doigt la mesure des coups et quand il estimait qu’un juste son avait retenti, il abattait, dans le vide, son doigt comme un maillet de justice et, ma foi, c’était souvent que le geste de l’enfant s’accordait au coup du sculpteur qui faisait voler un copeau de marbre.

Une fois l’enfant murmura:

- L’oreille voit… 

L’artiste s’approcha de lui;

-Tu comprends étonnamment vite, garçon… À ton âge j’étais loin d’avoir ta science

- J’ai un bon maître...

- Tu veux devenir sculpteur?

L’enfant ne répondit pas. Il alla donner quelques coups de pieds dans les chutes du matériau.

 

 Plus tard, dans la soirée, Michelangelo le rejoignit dans un coin et lui dit:

- Retournes-toi. Combien de tas de marbre vois-tu au milieu de l’atelier?

- Deux, dit le garçon.

Et en effet il y en avait deux, l’ébauche bien avancée d’un cheval et, au sol, un tas d’éclats de marbre, des gravats.

-Et bien, compléta le Maître. l’un c’est le travail et l’autre c’est l’oeuvre,

 

Un jour que M-A était absent, le garçon monta sur le tabouret, fit tinter le fer sur la pierre plusieurs fois et d’un coup enleva un copeau de marbre. Le son lui parut si aiguë et le bruit de l’éclat tombant sur le tas de gravats si terne qu’il réalisa sa faute et n’alla pas plus loin. 

Le soir de retour et seul, Michelangelo découvrit aussitôt l’entaille. Il fulmina, s’effondra dans un châlit proche et regarda son oeuvre longuement. passa la main sur la pierre. « Avec le relief de ce muscle maintenant, je ne peux plus faire du côté droit la jambe levée de mon cheval… » Puis: « Qui le saura? »

Et il se remit à l’oeuvre. « Ce ne sera peut-être pas plus mal ».

 

Quelque temps plus tard en rentrant dans l’atelier Miquelangelo découvrit l’enfant en train d’empiler des débris de marbre. Il les assemblait et les liait avec une glu à sa façon

- Aussi bien t’y prendras-tu, même si tu reconstitues le bloc parfaitement, tu n’obtiendras que le vide d’un cheval...

Mais par entêtement, ennui ou esprit de contradiction le garçon poursuivit son projet.

Une semaine plus tard, Michel-Ange lui dit

- Ne vois tu pas que plus ton travail avance et plus l’idée même du  cheval est rendue invisible?

 

Bientôt à côté du cheval qui était presque entièrement sorti de sa gangue, se dressa un bloc de marbre, certes un peu ébréché et bancal mais massif et convaincant.

Michel-Ange lui dit:

- Sais-tu pourquoi la sculpture est le plus grand des arts? On ne peut jamais que retrancher, retirer...

Le garçon comprit la leçon mais parce que ce qu’il avait entrepris faisait sa vie maintenant et lui permettait de vivre tous les instants de celle du maître, il continua. Il posa un nouveau morceau sur la pile bientôt complète.

 

Le cheval était terminé et la venue du légat du Pape était attendue. Miquelange lo entra.  Par un trou qui restait sur l’arête, l’enfant s’époumonait dans le roc 

- Que fais-tu caro?

- J’entends ma voix résonner dans la pierre!

- Ne scelle pas la pierre que tu tiens sur le trou. Quand la sculpture aura quitté l’atelier pour le Saint-Siège, nous viendrons toi et moi parfois écouter le cheval dans le marbre. 

 

CARMIQUEL

 

 

 

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 14:56

 Novembre s’achève. Ce mois où une grande partie de la Terre fête tous les Saints et se recueille sur ses morts aura connu un deuil élargi à la planète entière, le premier deuil peut-être de la société mondialisée qui vient…

Le héros ou le saint incarnent en sa personne des archétypes. Steve Jobs fut de ceux la.

Roi du monde numérique il avait connu l’usurpation puis l’exil, la lutte pour la reconquête de la légitimité et enfin la restauration.

Petit Prince de l’ordinateur, à vingt ans il était l ‘Édison de son siècle, le génie de l’inventivité américaine au service de la consommation la plus largement démocratisée.

L’enfant? Le fils d’un de ces immigrés. acceptés sur les terres du « Nouveau monde » mais rejetés par les familles installées, il fut un Moïse abandonné par sa mère.

Avec la « génération hippie » il céda à la tentation de l’Orient qui travaille les U.S.A au fond de l’âme. Spiritualité, frugalité, rigueur morale: un nouveau type de Patron apparut aux yeux du « Vieux Monde » éberlué. Sa stratégie de reconquête du marché informatique, il la bâtit, non pas sur le jeu ou le Porno, mais sur le marché de la musique (et le cinéma d’animation: Pixar). L’iPod et iTunes lui offrirent un trésor de guerre colossal qui lui permit de mettre au monde l’iPhone. 

Sans doute la jeunesse mondiale communie-t-elle depuis un demi siècle dans la musique (c’est à dire y consacre la plus grosse partie de « son » « argent de poche » ) mais elle représente aussi d’énormes sommes  dépensées pour son éducation. Dans la plupart des pays du monde le budget de l’Enseignement tient la première place. On se prend à imaginer ce qui serait sorti de Apple si Steve Jobs avait porté sa réflexion sur ce marché…

Repose en paix Steve Jobs.

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