Ils courent trop et partout
j’en vois
ils veulent repartir continuer avancer
quand ils y sont déjà
Ils pensent « c’est là-bas»
mais c’est déjà là
ils croient devoir avancer quand il faut s’arrêter
emboiter le pas à qui va
se mêler au branle-bas
ils prennent leur lumières à qui leur en met plein la vue
ils éclairent leur lanterne aux feux de la rampe
et qui leur fait de l’ombre est incendié
les faits sont là mais l’idée reste absente
chacun est instruit et pourtant
personne ne fait de rapprochement
lier ne leur vient pas
l’idée ne leur vient pas mais pourquoi?
elle ne les aime pas?
s’ils avaient souvenir de l’idée qui était là
quand on fut dans ce cas
s’ils regardaient avant
quelque précédent
ils verraient en avant
ils verraient en avance
ils verraient
quelque prédécesseur qui a connu l’idée
- et comme elle lui est venue -
qui n’a pas eu à aller la cherche mais qui l’a vue venir
qui a levé les yeux et il l’a reconnu
le déjà-vu
rien ne sert d’avancer si c’est pour s’égarer
de vider les lieux sans regarder d’aller ailleurs si ce n’est pour rallier
toujours lever les yeux où il n’y a pas plus bleu
et regarder qui vient qui est arrivé déjà
aborder celui là qui en revient
pas le nouveau-venu mais le déjà-là
ou le déjà venu
le résident le saisonnier
d’ici le familier
contre lui vous êtes prévenus
« c’est du déjà vu du connu ! »
vous passez remontés contre
penchez vous sur ce qui déjà est advenu
ne dites pas que vous n’étiez pas prévenus
on sait ce qu’il en est
l’idée est innée
elle revient là où elle nait
la flamme prend au charbon
le battement au coeur du nouveau-né
tout vient sans s’annoncer
« ça y est »
ça a lieu a son heure
Tu cherches tu cherches
Tu en es tout près tu brûles
et c’est rien tant qu’on n’y a pas touché
va plus loin si ici tu te le sens pas
voire retourne sur tes pas
va commencer là où est le commencement
et le final t’arrêtera
ècoute si ça te dit quelque chose
reconnaît où tu es déjà venu
découvre que tu es attendu
aime là où ton coeur bat.
Indigéne-toi où tu es chez toi;
y es-tu où alors pas encore
Sens quand avec aimer tu es adéquat
reviens en là
à tu et à toi à propos
tu es toi et dispos
Repose dans le repos
et travaille où ça fait oeuvre
C’était là où ça t’attendait
Ça y est tu y es
Le noir et d’un coup la clarté
o comme elle t’a manqué!
En viens-tu y va-t-on?
précédé par le bruit de son pas
et la soie de son ombre
et ses mots dans nos voix
Nous parlions sa langue
sans en faire cas
Nous cherchions dans le silence
quand il eut fallu écouter nos mots.
Elle n’est pas là on l’ y amènera pas
À quoi te sert d’en aller là-bas
Tu irais elle viendrait pas.
on y est jamais jamais au complet
Trop encore est tenu éloigné
Tu viens pour t’en éloigner
Quelque chose t’en a écarte
Trop tard vous vous êtes manqués
CARMIQUEL Mal-Voyants
(Pan, ça tire ! )